Actuellement, deux grandes expositions sont à visiter Musée de la Photographie de Charleroi, jusqu’au 22 avril 2018. Marc Trivier y présente sa rétrospective ‘La lumière et les choses’ avec son livre Photographies. En même temps, dans l’aile droite du musée, on peut y voir l’exposition de la 17e édition du Prix de la Photographie Ouverte : la grande qualité des œuvres participantes, et la diversité de pratiques, donnent à voir médium tout à fait contemporain et expérimental, tout en évoquant les empreintes de l’histoire collective et visuelle de la photographie.
Marc Trivier s’exprime exclusivement à travers la photographie analogique en noir et blanc. Pour chacune de ses séries – que ce soit des portraits d’artistes de renom, des patients psychiatriques ou des images prises dans des abattoirs… - il utilise un appareil spécifique : par exemple un rolleiflex sur pied ou une caméra Brownie de 1940. Des paysages, mais aussi des détails d’arbres et d’animaux, souvent baignés de lumière dans un cadre carré classique, sont aussi représentés. Il montre également des planches contacts agrandies (une référence aux vieux rouleaux de film de son père qu’il a découvert enfant).
La 17ème édition du Prix National de la Photographie Ouverte comptait 269 candidats. Ils avaient été invités à envoyer leur candidature en toute liberté, ce qui a donné lieu à un large éventail de sujets et de styles. Les lauréats sont :
• Prix national Photographie Ouverte : Frédéric Pauwels
• Prix de la Ministre de la Culture : Brigitte Grignet
• Prix de la Sofam : Paul Bulteel
• Prix Nikon BeLux : Simon Vansteenwinckel
• Prix du Soir : Johan Poezevara
• Prix Fotografie Circuit Vlaanderen : Herman van Den Boom
Pour ne faire un commentaire que sur deux des lauréats : le Prix National a été décerné à Fréderic Pauwels : il a traduit un sujet déconcertant – de fossoyeurs durant leur travail, ainsi que les conditions des cimetières où les corps ne se décomposent quasiment plus, dû aux pesticides et l’étanchéité des cercueils – de manière subtile. Le gagnant du Prix SOFAM, Paul Bulteel, se fait remarquer par ses images en couleur mais qui possèdent l’apparence du noir et blanc, inspirées par le cycle de chansons “Winterreise” de Franz Schubert. Bulteel semble dépeindre un vide de telle façon que les textures du médium de la photographie deviennent tangibles. La SOFAM faisait partie du jury, qui, ensemble, a sélectionné 18 lauréats et les 5 gagnants des prix à l’unanimité. Le jury a en plus sélectionné 13 autres photographes dont le travail a été repris dans le catalogue.
Un film de Bénédicte Loyen peut également être visionné dans la Boîte Noire: “Maraudeur” découle d’une photo de son grand-père, et raconte une histoire à travers les pérégrinations d’une route qu’il aurait peut-être suivi.
Dans la Galerie du Soir, des cartes postales historiques des archives éponymes représentent des images de l’exposition universelle de 1910 à Bruxelles et surtout les dégâts causés par l’incendie qui y a fait ravage. Grace à ces cartes postales la mémoire de cet événement a été conservée pour le grand public.
(FDM)