SOFAM

“…ça revient au fait qu’on devient artiste visuel, et qu’on le reste, parce qu’on ne peut pas s’en passer. Et avec cela vient aussi : ce que tu vis, ce qui t’influence. Donc les choses de grande portée, ou les choses qui te choquent, ou les choses qui t’indignent, tout cela a son influence, mais au moment même tu n’ as pas tellement de prise dessus.  Mais tu es qui tu es, et tu dessines ce que tu dessines. Et donc, de cette façon, un artiste visuel est un séismographe, par rapport à  ce qui se passe. Toute personne avec une certaine sensibilité réagit à ceci, et elle le fait lorsque les choses ne sont pas ce qu’elles devraient être. Nous sommes les canaries dans la mine. Et on chante. »

Lieve Van Stappen

Cette citation vient de la vidéo Cire Regagnée (en NL avec sous-titres F) qui faisait partie de l’exposition achevée début mars, “Dear Agathe, Agathe dear,…” de Lieve Van Stappen, membre de la SOFAM, au M HKA INBOX à Anvers. L’oeuvre, toujours en cours de dévéloppement, reprenait le sujet difficile à négliger, mais aussi souvent évité, du cancer – comme elle l’a vécu et l’a traité, à partir de sa pratique d’artiste.

Van Stappen a encouragé sa propre revalidation en produisant une aquarelle d’une rose par jour:  ensemble, les roses formaient  une animation et  il s’avérait qu’elles ressemblaient fortement à des cellules de cancer. Des sculptures d’un mégaphone et des béquilles en verre incolore et mat, une performance vidéo dans laquelle l’artiste découpait deux trous dans son t-shirt afin de les recoudre par après, étaient parmi les éléments qui communiquaient son urgence personnelle, de manière frontale, qui réussissait cependant à faire s’effondrer toute barrière possible.

La publication lucide “Dear Agathe, Agathe dear,…” avec des textes de Lieve Van Stappen, Sue Spaid et Dr. Nathalie Roche (en néerlandais et en anglais) est disponible au magasin du M HKA.