Harry Gruyaert - Rétrospective

A partir de début mars jusqu’au début du mois de juin 2018, 3 expositions sont à visiter au Musée de la Photographie d’Anvers. Le FOMU renoue le lien avec une rétrospective sur l’un de nos plus grands photographes, Harry Gruyaert.

La multinationale Monsanto passe sous le scrutin du photographe Mathieu Asselin et l’équipe de la Collection du Musée ouvre les portes sur sa vaste collection où il est possible de jeter un œil dans le studio et dans les ateliers.

Les deux premières expositions se déroulent jusqu’au 10 juin 2018 ; Collectie in Transit continue, elle, jusqu’en Février 2019.

Avec cette rétrospective, Harry Gruyaert (1941) retourne à Anvers où il a passé une grande partie de sa jeunesse. Ses œuvres sont accrochées à des colonnes comme dans une cathédrale ; des chapelles présentent des autres œuvres. Actuellement, le photographe réside à Paris, mais le monde entier est son terrain de travail. La carrière de Gruyaert a débuté dans les années 1960 lorsqu’il voyageait de Paris vers New York et qu’il y a découvert la photographie couleur.

Son travail est dominé par l’espace publique ; les humains qu’il y capte ne sont que des figurants. Ses œuvres sont infusées d’une sensibilité chaleureuse de la part de l’artiste pour la couleur, la lumière et la composition. En 1982 le photographe a rejoint, comme premier artiste Belge, l’agence Magnum, où il représentait l’exception en ne montrant que des images en couleur dans son portfolio. Le FOMU d’Anvers a imaginé un voyage de découverte à travers l’univers propre de Gruyaert et a réussi l’ambition de fournir un aperçu quasi complet.

Rivages forme l’introduction de l’exposition et puise des images de la côte belge dans les archives de Harry Gruyaert.

TV Shots est une série qu’il a photographiée à Londres lorsqu’il y vivait et qu’il est devenu fasciné par les débuts de la télévision en couleur.

East/West : en 1981 Gruyaert a réalisé une commande pour le magazine Américain Geo. Pour cela, il a voyagé en van de Los Angeles à Las Vegas... Durant l’année tumultueuse de 1989, Gruyaert a effectué un séjour à Moscou. L’exposition, ainsi qu’un livre, réunissent désormais ces deux séries.

Variations sous influence, hommage à Antonioni : le cinéma – et le travail de Antonioni en particulier –  ont eu un impact énorme sur Gruyaert. Cette influence est visible dans sa vidéo “Hommage à Antonioni” où il procède à une étude sur le travail du cinéaste qu’il relie à sa propre pratique.

Simenon est le nom de la collection de livres de poche de traductions anglaises des romans de Simenon, publiée par Penguin Books pour qui il a réalisé les couvertures. 50 des 75 exemplaires sont à voir dans le musée.

Roots capte le regard surréaliste de Gruyaert sur son pays d’origine. Il a réalisé cette série lors d’un retour en Belgique au début des années 1970. Une section de l’exposition, avec pour titre Industrie, présente d’autres chapitres (assez volumineux) de son travail visuel :  des productions pour la maison de mode Hermès, des images de ses deux filles Saskia & Marieke, son travail sur l’architecture, ainsi que ses premiers tirages en noir et blanc (représentant surtout le monde du théâtre).

L'exposition Monsanto® : A Photographic Investigation du photographe Mathieu Asselin (France, Venezuela) est le résultat de recherches sur cinq ans. Avec des documents publicitaires, des articles de journaux et des photos, il met la multinationale Monsanto à l’épreuve. Il pose son regard sur les limites qu’ils testent avec leurs produits dans le but de faire d’immenses bénéfices, et il recherche leur impact sur l`être humain et le paysage.

La publication Monsanto® : A Photographic Investigation (Actes Sud/Kehrer Verlag) a été primée l’année dernière par l’Aperture First PhotoBook Award et est nominée pour le prestigieux Deutsche Börse Photography Prize 2018.

Le 10 mai, Mathieu Asselin donnera une conférence au Fotomuseum, en anglais.

(FDM)