Nous sommes ravis de présenter le Prix SOFAM au Prix Médiatine 2024 à Nine Perris. Ses œuvres, avec celles de 11 autres artistes, peuvent être visionnées jusqu’au 17 mars à La Médiatine, 1 Allée Pierre Levie, à Woluwé Saint Lambert.
Nine Perris
Ceux qui sont responsables d’une habitation ou d’un bâtiment quelconque le savent : si l’eau et l’air sont indispensables à notre existence, leurs effets sur les constructions humaines peuvent être dévastateurs, même au rythme infime de la goutte. Infiltrations, moisissures, gonflements…
La liste des maux est longue et variée. Nine Perris (1999), récemment sortie de son master en sculpture à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, s’intéresse particulièrement aux flux qui transportent air et eau de l’extérieur, l’intérieur (et inversément) et aux parades que les architectes ont essayé de mettre au point pour que leurs édifices résistent à l’inéluctable détérioration.
De leurs échecs, mais aussi de la négligence dans l’entretien, du manque de soins, naissent notamment les chancres immobiliers, nourrissant eux-mêmes d’autres fléaux comme la gentrification et l’obsolescence quasi programmée des nouvelles constructions low-cost. Si l’éternité est un mirage, pourquoi donc se donner du mal ?
Jouant sur l’ellipse et l’invisible, l’installation Ça ruisselle pas suggère le cycle de l’eau (évaporation, condensation, ruissellement) à l’aide de colliers de serrage de gouttière, de coyaux – ces pièces de bois adoucissant la pente d’un toit pour protéger les façades – et d’un bac en verre adoptant les dimensions d’un caniveau, où l’eau se colore de poudre de rouille. Comme dans la sympathie bestiole Conduit sur pattes, on y retrouve la technique du métal martelé, que Nine Perris s’amuse à détourner.
“Le martelage est utilisé pour solidifier le métal, mais moi j’utilise des sections très fines, presque cassantes”, explique-t-elle. Les imposants morceaux de murs de Béquille ne tombe pas, glanés dans les caves de son école d’art (les béquilles sont, elles, en bronze volontairement oxydé, dans une corrosion accélérée), en sont une autre preuve : avec le temps, va, tout s’en va. Même le plus robuste, même le plus solide, un jour ou l’autre tout disparaîtra.
Texte: Estelle Spoto, catalogue Prix Médiatine 2024
La Médiatine accueille les douze lauréat·e·s du Prix éponyme du 9 février au 17 mars 2024.
Le concours pour jeunes artistes plasticien·ne·s belges ou résidant en Belgique, toutes disciplines confondues à désigné ses lauréat·e·s. À l’issue de la sélection du jury orchestré par le Centre culturel Wolubilis:
Sont également sélectionné·e·s pour l’exposition :
Véritable laboratoire de recherches plastiques, le Prix Médiatine se veut un tremplin pour ces jeunes artistes, par le biais notamment de l’exposition et la publication d’un catalogue. Peintures, dessins, photographies, installations, art vidéo, sculptures,… l’occasion de découvrir l’actualité de la scène artistique belge émergente.
(passage repris du site de Wolubilis)